Écrire un roman sous quel point de vue : interne, externe à l'histoire ou neutre ?

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Il n’existe pas trente-six manières de raconter une histoire. Soit celui qui raconte est un personnage de l’histoire, soit il est extérieur à l’histoire, soit il est invisible et ne se manifeste à aucun moment aux yeux du lecteur. Savoir choisir sa forme de narration est la première étape vers le succès de l'écriture de son livre.
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Le narrateur-personnage
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La narration à la troisième personne
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Le narrateur invisible
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En résumé
Il n’existe pas trente-six manières de raconter une histoire. Soit celui qui raconte est un personnage de l’histoire, soit il est extérieur à l’histoire, soit il est invisible et ne se manifeste à aucun moment aux yeux du lecteur. Savoir choisir sa forme de narration est la première étape vers le succès de l'écriture de son livre.
Choisir un type de narration est opter pour une manière d’impacter ses lecteurs, de leur faire percevoir une histoire et de les engager dans celle-ci. Chacune de ces formes littéraire répond à ses propres codes et implications.
Le narrateur-personnage
Ici, le narrateur est un personnage, fictif ou réel, principal ou secondaire, de l'histoire qu'il raconte. Utilisant la première personne du singulier, il offre une perspective intime et subjective sur les événements et les autres protagonistes du récit. Cette approche est évidemment souvent associée à l'autobiographie (ex : Les Mémoires d’Outre-Tombe de Chateaubriand), aux récits basés sur des expériences personnelles, comme dans La Ferme Africaine de Karen Blixen, mais est aussi utilisée dans de nombreux livres de fiction.
En donnant l'impression que le récit est fondé sur une histoire vraie, le narrateur-personnage crée alors un lien étroit avec le lecteur, offrant un aperçu direct de ses pensées, de ses émotions et de ses motivations.
Deux des exemples les plus réussis en la matière sont « Le meurtre de Roger Ackroyd » d’Agatha Christie et La Peste de Camus dans lesquels ce type de narration fait partie intégrante de l’intrigue, que je ne vais pas vous spoiler ici...
La narration à la troisième personne
Dans ce type de narration, le conteur est complètement extérieur à l'histoire et utilise des pronoms tels que "il", "elle" ou "ils", "elles" pour se référer aux personnages. Ce mécanisme permet d'adopter différents niveaux d'omniscience, allant de la focalisation limitée sur un seul personnage à une vue d'ensemble des pensées et des actions de plusieurs protagonistes.
Cette forme de narration veut offfir une perspective plus objective, permettant aux lecteurs de prendre du recul par rapport aux personnages et aux événements afin de prendre parti pour les uns ou les autres. Dans ce cadre, les auteurs utilisent également couramment des techniques telles que les sauts temporels, les flashbacks et les ellipses afin d'enrichir le récit et maintenir l'intérêt de leurs lecteurs. C'est une forme de narration qui convient particulièrement au fantastique. Tous les livres de la série "Harry Potter" sont écrits par J.K. Rowling à la troisième personne, ce qui permet de suivre les aventures du jeune sorcier ainsi que de ses amis et ennemis avec une perspective omnisciente. Une technique également utilisé par J.R.R. Tolkien dans "Le Seigneur des Anneaux" afin de donner une vue d'ensemble de l'univers complexe de la Terre du Milieu.
Le narrateur invisible
Ici, le narrateur est complètement extérieur à l'histoire et reste invisible pour les lecteurs comme dans "L'Étranger' d'Albert Camus où un conteur invisible observe les actions du protagoniste, Meursault, sans jamais intervenir dans ses pensées ni dans ses motivations. Il en rend compte sans manifester sa présence à aucun moment du récit. Une technique également utilisée par Gustave Flaubert dans "Madame Bovary" afin de dépeindre la vie de son personnage principal et explorer les conséquences désastreuses de ses illusions romantiques et de son insatisfaction chronique.
Choisir cette forme de narration permet de créer une distance supplémentaire entre le lecteur et les événements racontés, lui permettant une immersion totale dans le monde fictif de l'histoire, avec une perspective objective et impartiale, laissant aux lecteurs le soin d'interpréter les événements et les motivations des personnages par eux-mêmes. Les livres écrits sous cette forme sont souvent l'objet de débat quant à leur interprétation de ce fait.
Il est important de noter que chaque forme de narration peut également jouer avec la chronologie des événements, en utilisant des retours en arrière, des ellipses et des variations de vitesse pour structurer le récit de manière créative. Ces techniques permettent aux écrivains de manipuler le temps et de créer un rythme narratif dynamique, tout en maintenant l'intérêt et l'engagement des lecteurs.
Ces exemples illustrent la diversité des formes de narration et la façon dont elles peuvent être utilisées pour créer des histoires riches et engageantes dans la littérature. Chaque forme offre des avantages uniques en termes de perspective, de ton et de relation entre le narrateur, les personnages et les lecteurs. En le comprenant, les auteurs peuvent choisir en toute conscience la technique qui correspond le mieux à leur histoire et à leurs objectifs narratifs, évitant l'écueil de mélanges des genres, indigestes et incompréhensibles pour le lecteur.
En résumé
Votre mode de narration choisi, vous allez maintenant devoir opter pour un autre aspect de la structure de votre texte, la structure narrative. C'est-à-dire sur la manière dont votre histoire va être racontée. C'est la deuxième partie de cet article, que vous trouverez ici.
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