Quelle est la longueur moyenne d’un roman ?

La Fille de la Manche
il y a 1 an | 5 min de lecture
Quelle est la longueur moyenne d’un roman ?

C’est une question que se posent souvent les nouveaux auteurs. Combien de mots dans l’idéal pour être dans la norme attendue par les éditeurs. Si ces derniers ont chacun leur propre spécificité en la matière, il existe toutefois quelques grands principes qui permettent de s'y retrouver.

Pour rappel, les manuscrits, contrairement aux travaux journalistiques qui se comptent traditionnellement en caractères, se calculent en nombre de mots. Ce qui signifie qu’il ne faut pas tenir compte des espaces. Ainsi, un feuillet de 1 500 signes représente environ 250 mots. Selon l’édition, la taille des caractères, la mise en page, le nombre de pages peut varier énormément, mais la moyenne est d’environ 300 mots par page. C'est cette norme qui est appliquée dans les exemples cités dans ce texte.

 Le minimum : 40 000 mots

En dessous de 40 000 mots, beaucoup d’éditeurs ne considéreront pas votre manuscrit comme un roman et vous aurez du mal à le faire lire comme tel, surtout si vous êtes un inconnu. Ce sera une nouvelle, un autre genre littéraire, pas moins intéressant mais qui ne sera pas publiée par les mêmes maisons. Cependant, comme tout exemple à son contre-exemple, le roman d’Antoine Saint-Exupéry, « Le petit prince » a toujours été considéré comme un roman et non comme une nouvelle alors qu’il ne fait que 96 pages, soit à peine 30 000 signes ! Mais c'est une exception, encore plus rare de nos jours.

Entre 40 000 et 45 000 signes, c’est un petit roman. Ce qui ne signifie pas un roman sans intérêt. Une histoire courte peut être très impactante et ne pas nécessiter de développement supplémentaire. « L’étranger » d’Albert Camus ne compte 123 pages, « Le vieil homme et la mer » d’Ernest Hemingway que 112 pages et « Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury, 160 pages. Ce sont pourtant trois oeuvres qui ont marqué des générations de lecteurs.

La moyenne : 50 à 80 000 mots.

Il n’existe pas de règle officielle, mais dans la pratique, en visant cette fourchette, vous augmenter drastiquement vos chances de voir votre manuscrit, du moins sur sa forme, accepté par la grande majorité des éditeurs.

Alors il ne s’agit pas de faire du remplissage, si votre roman est impactant, très fort et délivre son message en 45 000 signes, nul besoin de faire des rallonges inutiles qui vont l’affadir. En revanche, le question peut se poser de savoir si l’idée a été exploitée à son maximum, si les actions, les descriptions sont optimisées et assez développées.

S’il y a possibilité d’étoffer le manuscrit, il ne faut pas hésiter. L’éditeur peut également vous demander de le faire et vous indiquer les passages à développer ou à couper, mais lui offrir une histoire solide dès le départ facilite les choses. Aussi, essayez de viser au moins 70 000 mots.

Parmi les livres les plus populaires de 2022 dans cette catégorie : « Blackwater », tome I ( la crue) de Michael McDowell– 76800 mots et « Numéro deux» de David Foenkinos, qui compte environ 72 000 mots.

Les romans longs : de 100 000 à 160 000 mots

C’est la longueur en général des romans d’auteurs à succès comme Virginie Despentes ( Cher connard, 105 600 mots) ou Franck Thilliez (Labyrinthe, 112 000 mots) ou encore Karine Tuil (La Décision, 91 200 mots). Des écrivains aguerris qui peuvent soutenir le rythme au long cours sans lasser leurs lecteurs. Car c'est l'écueil en général que rencontrent souvent les auteurs débutants, ils ont du mal à garder la cohérence et à rester passionné par l'histoire qu'ils racontent quand celle-ci s'étire au long cours. D'où l'intérêt de bien planifier son roman au départ. 

Les très gros romans : plus de 170 000 signes

Très prisés dans les domaines de la fantasy et de la science-fiction, les gros romans ont plus de mal à se faire éditer dans les autres secteurs de la littérature quand ils sont l’œuvre de nouveaux venus. La première raison est la prise de risque décuplée pour l'éditeur, les coûts engendrés pour la publication étant plus importants. Il peut être judicieux dans ce cas de proposer une découpe en deux ou plusieurs tomes. C'est une pratique qui est souvent utilisée pour les sagas notamment.

« La recherche du temps perdu » de Marcel Proust comprend près de 1,5 million de mots, ce qui lui vaut d’être consigné dans le Livre Guinness des Records, publié en sept volumes en près de quinze ans. Il existe, pour les costauds, une édition qui regroupe le tout en 2400 pages… Les 513 000 mots de « Les Misérables » de Victor Hugo font pâle figure à côté  tandis qu'aves sa Belle du Seigneur avec ses 332 700 mots, Albert Cohen passe pour un petit joueur !

De  telles oeuvres sont celles de toute une vie même si certains auteurs actuels sont capables de produire de véritables pavés de littérature régulièrement, même si leur longueur n'est pas comparable, comme Michel Houellebecq avec Anéantir (220 800 mots) ou Pierre Lemaître avec Le Grand Monde (177 600 mots). Ils sont suviis par leur éditeur car ils ont fait leur preuve comme auteurs à succès.

En résumé 

En tant qu'auteur débutant ou peu aguerri, ne vous bridez pas lors de votre premier jet mais ne vous épuisez pas à vouloir créer une oeuvre titanesque. Tout viendra à point en son heure. Même si votre projet est d'envergure, concentrez-vous sur le premier tome et visez les 70 000-80 000 signes. Votre histoire n'en sera que plus forte !

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